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22 mars 2014

Au programme aujourd'hui

 

Avec mes collègues aujourd'hui nous aurons la chance d'assister à la 

conférence sur  l'autisme de Josef Schovanec

 

josef

Josef Schovanec donnera une conference le 22 mars à 14h30 aux Forges de Pyrène./Photo DR
Zoomer
Josef Schovanec, savant et autiste, auteur du livre «Je suis à l’Est», préfacé par Jean- Claude Ameisen, viendra en pays de Foix témoigner de son quotidien.

Suite au projet Optimus qu’elles ont mis en œuvre et qui vise à permettre l’accompagnement des enfants en situation de handicap sur des activités de loisirs, les Pep 09 organisent une conférence au cours de laquelle Josef Schovanec sur le thème : comment accompagner une personne autiste au quotidien ? Des parcours à inventer pour demain.

«Il nous a paru important, explique Nathalie Martinez, administratrice des Pep 09, de donner la parole à une personne impliquée directement dans ce qu’elle nomme une «cécité sociale», une personne qui vit de l’intérieur l’expérience de l’autisme, et par son témoignage peut nous éclairer, nous aider à porter un regard nouveau sur ce handicap, cette différence».

La conférence aura lieu le 22 mars, à 14 h 30, aux Forges de Pyrène, à Montgailhard. C’est gratuitmais pour des questions d’organisation, les personnes qui veulent y participer doivent s’inscrire avant le 15 mars en appelant le 05 61 02 83 10 ou par mail : secretariat.sige@lespep09.org

Josef Schovanec a répondu à nos questions.

Comment vous définissez-vous ?

Je suis un «Aspie», ou personne avec autisme, ou encore avec syndrome d’Asperger, comme on préfère. Comme la plupart des personnes avec autisme, j’ai eu un parcours assez tortueux. Par contre, j’ai jusqu’à présent eu beaucoup de chance : j’ai pu avoir une scolarisation dans des écoles ordinaires, faire des études, et même m’évader de la camisole chimique dans laquelle j’étais il y a encore une dizaine d’années. Aujourd’hui, j’ai pu acquérir une certaine autonomie. Mais mon quotidien est celui de beaucoup d’autres adultes avec autisme : je vis chez mes parents, sans permis de conduire ni voiture, avec un boulot précaire. Et je ne suis jamais allé chez le coiffeur de ma vie (humour).

Vous dites souvent que vous êtes saltimbanque, pourquoi ?

Parce que cela fait près de dix ans que je parle de l’autisme, à droite, à gauche. Au début, c’était très laborieux, mais peu à peu j’ai pu acquérir certaines compétences sociales, et désormais je parviens à faire illusion en me faisant passer pour conférencier. Pour le moment, je continue cette action militante, car je pense que l’immense retard accumulé en matière d’autisme en France ne nous permet pas de dormir tranquilles le soir si l’on ne fait pas davantage. Plus égoïstement, je ne peux pas non plus oublier que c’est grâce à ces bavardages sur l’autisme que j’ai tout appris : de comment prendre le train à comment survivre à un repas au restaurant. Et surtout rencontrer des gens formidables qu’autrement je ne verrais pas, à savoir des gens autistes.

Pourquoi venir à Foix ?

Quand je peux aller quelque part, j’y vais avec joie. Surtout quand je suis mû par la curiosité de découvrir de nouvelles personnes, de nouveaux lieux. Quand leurs noms font écho à ceux des bouquins d’histoire que j’ai dévorés dans mon enfance, comment dire non ? Je finis par croire qu’il n’y a, sur le long terme, d’autre thérapie et d’école de la vie, tant pour les gens avec autisme que ceux qui souffrent de non-autisme (sic) que le voyage de découverte des autres et de soi. Ne soyons pas des sédentaires déprimés et névrosés. Soyons des nomades heureux»

Josef Schovanec est docteur en philosophie, polyglotte, docteur de l’EHESS et chercheur en philosophie et sciences sociales. Il a t participé au documentaire-fiction Le Cerveau d’Hugo de Sophie Révil.

«Le milieu ordinaire, une nécessité vitale»
Quand on lui demande ce que pour lui représente la vie en milieu ordinaire, Josef Schovanec répond : «Stéf, une amie avec autisme et également conférencière, vous dirait que le principal intérêt du milieu ordinaire pour les autistes est que les non-autistes puissent les rencontrer. Au-delà de la boutade, qui n’en est pas vraiment une, le milieu ordinaire est plus qu’un simple support à intérêts : c’est une nécessité vitale. Et vous, cela vous plairait d’être enfermé(e) à vie derrière une vitre blindée et deux grillages, sans aucun accès à l’éducation, mais avec toutes sortes de comprimés chimiques à avaler «pour votre bien» et car «le docteur l’a dit» ? En matière d’apprentissages, connaissez-vous beaucoup d’enfants, autistes ou pas, qui s’épanouissent dans la vie si on les a privés de toute éducation ? En France, aujourd’hui, selon les chiffres officiels (dont je doute vaguement), 20 % des enfants autistes sont scolarisés. Dans d’autres pays, on tourne entre les 80 et 100 %. C’est un choix de société qu’il nous faut faire - ou pas. Hélas, je crains que la seconde alternative ne l’ait emporté.»

La Dépêche du Midi

 

 

 

 

 

 

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L
Oui, il faudrait que les autistes puissent suivre déjà une scolarité "normale" même si je n'aime vraiment pas employer ce nom "normal"... Malheureusement, je suis tout à fait d'accord avec ce que dit Josef Schovanec, que le chiffre de "20 % d'enfants des enfants autistes sont scolarisés en France" n'est qu'un chiffre donné qui ne correspond pas, pour moi, à la réalité... Ma fille avait un enfant autiste pendant 2 ans en primaire dans sa classe, il n'a pas pu finir sa scolarité dans l'école où il était, ni même dans une autre de la ville... et s'est retrouvé dans une classe où il y avait d'autres enfants avec toutes sortes de difficultés... Puis, plus tard, dans un centre qui regroupait toutes sortes de handicaps et qui n'était pas fait pour le faire progresser... Sa mère s'est démenée pourtant... mais l'administration était là... bien là... et on doit se sentir bien petit dans cette situation et avoir l'impression de ne pas être entendu... écouté... respecté... Pourtant l'intégration dans un milieu scolaire "normal", s'il implique c'est sûr une aide supplémentaire pour l'enseignante, une disponibilité certaine, fait progresser plus l'enfant. Et cette situation appporte à chacun beaucoup de valeurs... c'est un échange de plein de choses qui se fait entre eux...<br /> <br /> Cette conférence a dû être un moment précieux que l'on n'oublie pas !
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